Luc Besson envisage d’aller à l’étranger (Hongrie) pour tourner Valerian, son prochain long-métrage au budget colossal de 170 millions d’euros, car son film obtiendrait là-bas un crédit d’impôt qu’il ne peut obtenir en France.
“ La loi n’a pas prévu les films français ambitieux ”
C’est tout le problème des délocalisations massives des films à gros budgets qui est ainsi évoqué :
« La loi n’a pas prévu les films français ambitieux. On a prévu les gros films américains et les petits films français et on n’a absolument pas prévu qu’un Français pourrait faire un film ambitieux. »
“ Tous les pays d’Europe ont compris que le crédit d’impôt était une question de bon sens économique ”
Il ajoute :
« Tous les pays d’Europe ont l’compris [que le crédit d’impôt était une question de bon sens économique].
La France est le plus gros producteur de films avec 250 films par an. Tous les pays européens ont monté des crédits d’impôt autour. Pour quels clients ??
Pour nous ! Puisqu’on est les plus gros producteurs !
L’année dernière, 33 films sont partis se tourner en Belgique. Cette année, au bout de 6 mois, il y en a déjà 37 ! Le problème, c’est que les plus gros partent donc il y a beaucoup d’argent qui part à l’étranger ! Ca fait mal au coeur... »
Il déplore cette situation aberrante :
« Ça me met les boules. Je n’ai absolument pas envie d’aller tourner en Hongrie. J’ai envie de tourner dans mon pays avec les techniciens français. Il y a à peu près 1.000 emplois à pourvoir et je n’ai pas envie de les donner à l’étranger. Mais je ne peux pas faire le film si je n’ai pas de crédit d’impôt. C’est juste pas possible matériellement. »
Cette interview, très intéressante et très instructive, est à regarder ci-dessous :
# Mise à jour 27 août :
Une solution étudiée au Ministère
Dans une interview accordée à iTélé ce jeudi 27 août, Fleur Pellerin, Ministre de la Culture et de la Communication, confirme qu’une solution est actuellement étudiée, solution qui devrait être intégrée dans la loi de finances en octobre prochain.
« Je souhaite que nous puissions résister à cette concurrence internationale. [...]
Les évolutions sur lesquelles je travaille actuellement devraient permettre très probablement d’offrir une solution à son cas. [...]
Très probablement la situation [de Luc Besson] sera réglée par les évolutions à venir dans la loi de finances de cette année. »
L’intervention de Fleur Pellerin à voir dans la vidéo ci-dessous de 10’37« à 12’25 » :